MAS DE VILLAGE (84)

Localisation : Avignonnais.

Orientation : sud.

Surface habitable : 171 m².

Début des travaux : mars 2004

Fin des travaux : fin 2008

Consommation énergétique : environ 90 kWh/m²/an

Energie : chaudière basse température (planchers chauffants) et production d'eau chaude instantanée, cuisine au gaz, appoint de chauffage possible au bois (poêle).
Consommation constatée : de l'ordre de 800 euros par an abonnement compris (gaz).


Cette rénovation est un peu spéciale : il s'agitssait de notre propre habitation et de nos bureaux, et c'est le premier chantier que nous avons réalisé dans la région. Nous l'avons revendue en 2011. Ce qui nous a séduit lors de la première visite de cette ruine fin 2003, c'était d'abord et avant tout cette façade sud, caractéristique des maisons rurales provençales du début du XIXeme. Comme la plupart des bâtisses du Pays des Sorgues datant de cette époque, elle est composée de terre crue banchée (le "tapy", sorte de pisé allégé) sur soubassements en galets de la Durance.


PROJET/RENOVATION

Le but premier était de conserver au maximum l'authenticité du bâtiment, tout en y apportant grands volumes et luminosité.

A cette fin, nous avons choisi de mettre en place une verrière de 4 m² lors de la réfection complète du toit.


DETAILS



Les enduits utilisés pour la réfection de la façade, à l'intérieur comme à l'extérieur, respectent la composition du bâti : la chaux nous a permis d'allier tons ocrés et respiration des murs en terre et pierre.

La façade principale, comme la plupart des mas de villages de cette époque, est orientée plein sud. Les anciens connaissaient parfaitement les principes du bioclimatisme, sans jamais avoir entendu prononcer le mot!

Au sol, dans la cour arborée d'environ 100m², nous avons reconstitué les calades pratiquement à l'identique de ce qu'elles étaient.

Les volets à la provençale, à lames croisées, sont réalisés en douglas. Une treille protège les fenêtres du soleil pendant la saison chaude. La terrasse en pierre du Gard, ombragée par un saphora (sorte d'acacia sans épine), est agréable d'avril à octobre.

Les ouvertures ont été reprises, leurs proportions sont plus harmonieuses, et le changement des linteaux a été l'occasion de recréer un cintre sur la baie du rez-de-chaussée, qui vient remplacer l'ancien portail qui fermait la remise. Cette baie de 6m² est protégée du rayonnement solaire en été par le palier extérieur en bois et métal.

A l'étage, une baie de 3 m² offre un éclairage naturel agréable sur le volume supérieur.

Ces nouvelles menuiseries en acier finition oxydée permettent à la fois de capter les apports solaires hivernaux et de profiter d'une lumière naturelle agréable.

La chaux permet de retrouver des teintes agréables.

Ce nouvel escalier extérieur, construit en pisé et enduit à la chaux hydraulique, s'appuie sur le mur mitoyen.

L'escalier en pierre, que nous avons conservé, sépare naturellement le volume du niveau inférieur : à l'est , la cuisine, à l'ouest, le salon.

Le salon de 42 m² dispose d'un poêle bois. L'ouverture en plafond donne sur la pièce supérieure, et est à l'aplomb de la verrière, ce qui permet de bénéficier en toute saison d'une lumière naturelle zénithale dans cette pièce. Les anciennes poutres ont été conservées mais seulement à des fins décoratives.

Au sol, on retrouve des travertins de pierre de Verfeuil (Gard).

L'ouverture d'un mur de refend permet de faire communiquer les deux volumes principaux du rez-de-chaussée. L'ancienne ouverture de l'écurie devient une baie vitrée, et tout ce niveau bénéficie alors de cet apport lumière. Les pierres d'encadrement sont décroûtées, restaurées puis simplement badigeonnées à la chaux. Le mur sud est fini par un stuc ocré.

La cuisine de 21 m² environ est lumineuse, agréable à vivre, et donne directement sur la terrasse extérieure, ce qui est très appréciable dans une région où il est possible de manger dehors plus de la moitié de l'année.

La restauration du plafond à la provençale, plâtré dans l'immédiat après-guerre, n'est pas simple : le décroûtage doit s'effectuer au burin, puis les solives sont nourries à l'huile de lin, les plâtres badigeonnés de chaux.

L'ancienne cheminée a été conservée, restaurée minutieusement, pour recevoir le nouveau mobilier de cuisine. Un tadelakt orangé rehausse le fond de la cheminée.

Sur les murs, des stucs gris clair viennent éclaircir la pièce.

Le mobilier intégré, en chêne, conserve une certaine rusticité, les plans de travail sont recouverts de zinc oxydé.

A l'étage, on trouve une chambre principale d'environ 20 m², pourvue de grands placards muraux et d'espaces de rangement .

Les portes d'origines ont été débarassées de leur peinture, restaurées et cirées. Au fond, on aperçoit l'escalier en chêne massif qui monte au dernier niveau vers une chambre secondaire sous comble.

Le sol de terre cuite conserve les couleurs chaudes et moirées des tomettes d'origine.

Le volume de la salle de bain, atypique, permet l'aménagement d'une douche et d'une partie WC derrière un mur portant une large vasque. Ici aussi, des enduits à la chaux recouvrent les murs doublés de briques, ce qui permet une régulation hygrométrique naturelle de la pièce. Le sol est réalisé en terre cuite.

La douche, spacieuse, est habillée de marbre au sol, et de stuc sur la partie supérieure. L'entretien est aisé : comme pour les sols, le savon noir permet de nettoyer et d'imperméabiliser ces revêtements naturels.

La baignoire a quant à elle été maçonnée et finie en tadelakt, un enduit longuement travaillé au galet, lissé puis serré, pour être enfin imperméabilisé au savon noir puis ciré.





L'ancienne fénière est aujourd'hui transformée en une grande pièce lumineuse. Ce grand volume est agrémenté d'une large verrière qui dispense sa lumière zénithale jusque dans le salon, en rez-de-chaussée, grâce à un puits de lumière.

Nous utilisons ce grand volume (42 m² au sol pour une hauteur de plafond de 4.50m sous faîtage) à des fins professionnelles, il dispose donc d'une entrée indépendante. Elle est séparée du reste du bâtiment par une porte à double-battant en chêne. Nous avons également conservé l'ouverture supérieure qui donnait autrefois sur un grenier, que nous avons transformé en chambre. En plus d'une petite fenêtre donnant sur les toits, cette pièce bénéficie donc d'un éclairage en double jour via la verrière.

Le finitions utilisées ici sont une nouvelle fois à base de chaux : un enduit chaux-sable en partie haute, un enduit fin brossé chaux-poudre de marbre en bas, teinté dans la masse avec des ocres de Roussillon.

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